Associer la modeste 2CV au monde de la compétition automobile pourrait sembler paradoxal. Pourtant, cette voiture populaire s’est illustrée dans diverses disciplines sportives, démontrant que la passion automobile transcende les catégories et les cylindrées.
Les raids d’endurance constituent le terrain de jeu historique de la 2CV. Le raid Paris-Kaboul-Paris de 1970, organisé par le magazine L’Action Automobile, voit plusieurs équipages s’élancer à bord de Deudeuches. Ces épreuves d’endurance extrême mettaient à l’épreuve la fiabilité mécanique sur des milliers de kilomètres à travers l’Europe et l’Asie. La simplicité de la mécanique permettait des réparations de fortune dans des conditions précaires, un atout décisif face à des véhicules plus sophistiqués mais aussi plus fragiles.
Les courses de 2CV constituent aujourd’hui une discipline à part entière. Le championnat de France de course de 2CV, créé dans les années 1970, attire chaque année des dizaines de pilotes sur les circuits nationaux. Ces compétitions monomarques, où toutes les voitures sont théoriquement identiques, privilégient le talent du pilote sur la puissance du portefeuille. L’esprit bon enfant y côtoie un niveau technique élevé, avec des préparations mécaniques rigoureuses dans le respect d’un cahier des charges strict.

Les 24 Heures de la 2CV, organisées à Spa-Francorchamps en Belgique, représentent l’événement phare de cette communauté. Des équipages venus de toute l’Europe s’affrontent durant une journée complète sur le mythique circuit ardennais. L’ambiance festive ne doit pas masquer le sérieux de la compétition, où stratégie de course, gestion des pilotes et fiabilité mécanique déterminent les vainqueurs.
Cette dimension sportive inattendue révèle une facette méconnue de la 2CV, prouvant qu’avec détermination et ingéniosité, même la plus humble des voitures peut briller sous les projecteurs de la compétition.
